Une analyse dure longtemps, très longtemps

Oui et non

C’est en fait très variable selon le trouble et d’un individu à un autre. Il faut toutefois prendre en compte le fait qu’il n’est pas possible de changer en quelques séances ce que l’on a mis toute une vie à mettre en place. Plus les traumatismes seront anciens et profonds, plus l’analyse sera longue pour des raisons évidentes et logiques. La cure analytique n’avance qu’à la vitesse du patient et force est de constater que ce travail demande un minimum de temps et que le temps est une des dimensions de l’analyse.

La psychanalyse s’adresse à ceux qui vont très mal.

Oui et non

La psychanalyse est adaptée aux besoins de chacun et, surtout, au plus grand nombre. Ceux qui s’adressent à un analyste sont mus par l’envie de comprendre ce qui leur arrive, pourquoi ils réagissent de telle ou telle façon dans des situations données, et/ou, pourquoi ils souffrent (« Pourquoi est-ce que j’échoue toujours là où je souhaiterais réussir ? » « Pourquoi ce mal-être persistant ? » etc…). Vous avez besoin de parler pour vous sentir mieux et mettre des mots sur les maux : la psychanalyse se doit d’être un refuge. Pour reprendre une expression métaphorique du réalisateur Serge Moati, « on peut décider d’entrer en analyse, tout simplement parce qu’on sent un caillou dans sa chaussure » : une petite gêne inexplicable, mais handicapante, dont on ne parvient pas à se débarrasser seul… Or une telle position requiert justement une dose de lucidité dont ne dispose pas un individu en plein délire ou totalement désespéré. En fait, les personnes qui vont vraiment très mal bénéficient de traitements médicamenteux ou se font hospitaliser.

 Le psychanalyste ne parle pas, il n’émettra que des onomatopées

« Mmmh mmmh » « Mais vous, docteur, qu’en pensez-vous ? » « sourire silencieux » « bon. »

Parler à quelqu’un qui n’ouvre pas la bouche est inutile ?

Non : parler à un autre ne l’est jamais ! Ensuite, le psychanalyste n’est pas « quelqu’un qui n’ouvre pas la bouche ». S’il parle très peu, c’est pour laisser le patient s’exprimer et lui permettre de construire ses propres solutions. Tout son art est de dire les choses importantes au moment adéquat.

Ses interventions sont calculées : l’analyste « ouvre la bouche » pour ponctuer, orienter, soulager un patient trop angoissé. Il a conscience que trop en dire peut provoquer chez ce dernier un surcroît d’angoisse. De plus, son rôle n’est pas de se poser en conseiller, en maître, en modèle : ce type de démarche emprisonne. Néanmoins, tous les analystes en raison de leur formation théorique ou de leur personnalité n’entretiennent pas un rapport identique au silence : certains sont plus « bavards » que d’autres.

Pas besoin d’un psy, arrêtez de vous écouter et ça passera !

Cette phrase est non seulement choquante mais aussi très commune. Vous êtes l’unique personne à pouvoir juger bon d’entreprendre une psychanalyse ou non.

Ne laissez jamais personne vous dire qu’en arrêtant de vous écouter, de ravaler vos larmes et d’avancer, la solution se résoudra d’elle-même ! Cela porte un nom : la fuite en avant.

Et si une chose est sûre, c’est que vos angoisses irrésolues vous rattrapent toujours.

Pas besoin d’aller voir un psy, vous vous confiez déjà à vos amis : Vous vous confiez à votre meilleure amie, à vos frères et sœurs et pour les situations du quotidien, c’est amplement suffisant (et satisfaisant).

Sauf que pour les événements durs de votre vie, parfois, il est impératif de consulter un professionnel neutre. Qui aura une attitude tout aussi attentive mais qui vous répondra de manière objective et avec bien plus de recul.

La psychanalyse ne devrait pas être vue comme la grande bête noire mais, tout comme une séance d’acuponcture ou de massage, quelque chose qui vous aide à vous sentir mieux !

Je connais mes problèmes et je peux les analyser seul. Certaines personnes, en dehors de toute analyse, s’efforcent de déchiffrer leurs rêves, de saisir les raisons de leurs difficultés. Mais il est impossible d’avoir accès, en solitaire, à son inconscient ! Connaître ses problèmes ne signifie pas connaître leurs solutions. Bien au contraire. En effet, quand on réfléchit sur soi, seul, ou même avec un ami, on emprunte toujours des chemins identiques de réflexion

. Résultat : on tourne en rond. Pour mettre fin à ce ronronnement et laisser émerger le matériel inconscient, la présence de l’analyste est indispensable. Surtout, on ne va pas en analyse pour rencontrer ce qu’on connaît déjà, mais pour faire surgir une vérité qu’on ignore.

Une thérapie coûte cher.

Oui, cela peut représenter un certain budget. Cela peut être discuté avec le psychanalyste. 

Aussi, prenez-le d’une autre manière : quel est le coût de ne pas faire une thérapie ? Votre bien-être familial et personnel ? Vos addictions diverses ? Votre performance professionnelle? Cela vaut peut-être le coup, justement.

La thérapie va complètement me transformer et me rendre égocentrique.

La psychanalyse va amener une certaine « métanoïa », modification de soi, du rapport à soi-même et aux autres. Des fonctionnements s’en trouvent modifiés, le mot « analyse » n’étant pas là pour rien. Il n’est donc pas question d’égocentrisme. Au contraire, il s’agit plus d’être mieux en soi pour être mieux avec les autres. 

L’aboutissement d’une analyse est de retrouver une « honnête estime de soi », sans pour autant se désintéresser des autres.

Après on est plus névrosé qu’avant !

Certainement pas !

En analyse, on passe parfois par des moments plus compliqués. Le cadre bienveillant de l’analyse permet d’en diminuer les ressenties difficiles. Nous pouvons trouver du sens face aux événements, douloureux, comprendre, et se soigner. C’est un temps de pose ou la « résilience » et la « sublimation » s’activent.